🇧🇴 Bolivie : tentative de coup d’État du 26 juin. Quelques analyses. (fr.esp.)


En Bolivie, la tentative de coup d’État n’aura duré que quelques heures. Le chef de l’armée, le général Zuniga, qui avait massé des hommes et des blindés devant le palais présidentiel, a été arrêté. Loin d’apaiser les tensions qui secouent depuis des mois le parti au pouvoir du MAS, la tentative de putsch du mercredi 26 juin a accentué la fracture entre les soutiens de l’ancien dirigeant Evo Morales et ceux du président actuel, Luis Arce. Quelques analyses.

Photo : Juan Karita / AP

Voir aussi Bolivie : tentative de coup d’État avortée (revue de presse)

Après le coup d’État avorté en Bolivie, la gauche continue de se diviser (Luis Reygada / L’Humanité)

Le constat est sans appel : pas de sursaut d’unité au sein du Mouvement vers le socialisme-Instrument politique pour la souveraineté des peuples (MAS) après la tentative de putsch visant, mercredi 26 juin, à renverser le président progressiste bolivien Luis Arce.

Le président bolivien Luis Arce s’adresse à ses partisans à son arrivée au 10e congrès du parti Mouvement pour le socialisme (MAS) à El Alto, en Bolivie, le 3 mai 2024. © AIZAR RALDES / AFP

Profondément fracturé depuis bientôt un an en deux camps qui paraissent irréconciliables – avec les partisans de l’ex-président Evo Morales (2006-2019) opposés à ceux de l’actuel chef de l’État, en fonction depuis fin 2020 –, le MAS est au contraire plus divisé que jamais.

Il n’aura en effet fallu que quelques heures après l’échec du putsch pour que des Evistes (soutiens de Morales) adhèrent publiquement à la thèse de l’opposition de droite dénonçant un « faux coup d’État », un « montage » qui aurait été acté entre les militaires (dirigés par le général Zúñiga) et le président afin de permettre à ce dernier « de remonter dans les sondages ».

« Tout ce secteur du MAS s’est exprimé en attaquant le gouvernement (alors qu’)il est plus important que le MAS soit renforcé », a regretté ce samedi le ministre de l’Intérieur, Eduardo del Castillo.

Le lendemain, Evo Morales a lui-même accusé (sur X) le président Luis Arce d’avoir « trompé et menti au peuple bolivien et au monde », tout en suggérant à la radio un « autocoup d’État » lors de son émission hebdomadaire. « Ne te trompe pas une fois de plus ! Ne te range pas du côté du fascisme qui nie ce qui s’est passé ! » lui a répondu l’intéressé sur le même réseau social.

Dans un entretien publié dimanche sur le site du quotidien espagnol El País, le président en exercice a dénoncé une tentative de renversement qui aurait été motivée par des « intérêts étrangers » voulant s’approprier les réserves naturelles de la Bolivie. Une théorie qui ne paraît pas extravagante dans un continent habitué aux ingérences nord-américaines. Le pays dispose d’importantes richesses énergétiques, notamment en gaz et en lithium, et a été victime d’un coup d’État, cinq ans auparavant, avec la bénédiction de l’Organisation des États américains. (…)

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Bolivie: «Il y a une vraie insatisfaction au sein de la société», selon le politologue Gaspard Estrada (RFI)

Les raisons de ce coup d’État et de son échec expliquées par Gaspard Estrada, politologue à Sciences Po et spécialiste de l’Amérique latine.

Bolivie, le 27 juin 2024: le général Juan José Zuñiga, auteur d’une tentative de coup d’État contre le président Luis Arce a été arrêté. REUTERS – Claudia Morales

Même avant le coup de force du général Juan José Zuñiga, la situation était tendue en Bolivie. Le pays traverse une grave crise économique et financière accentuée par une pénurie de dollars, une crise qui a provoqué de nombreuses manifestations sociales.

« La situation politique et sociale en Bolivie est inflammable depuis déjà de nombreuses semaines, compte tenu d’une crise économique qui sévit dans le pays, d’un manque de dollars, d’une augmentation de l’inflation et donc d’une perception de cherté de la vie »nous explique Gaspard Estrada, joint par Christophe Paget, du service international de RFI. (…)

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Bolivia: claves de la asonada militar y sus coletazos (Pablo Stefanoni / Nueva Sociedad)

La imagen de los militares entrando por la fuerza al Palacio Quemado recorrieron el mundo y sembraron confusión en Bolivia. El frustrado putsch de una facción del Ejército, en medio del rechazo nacional e internacional, se da en el marco de la erosión de la gestión de Luis Arce producto, en gran medida, de las guerras intestinas en el Movimiento al Socialismo (MAS). Pese a su rápido fracaso, la rebelión militar tendrá consecuencias políticas.

Photo : Juan Karita / AP

Los tanques en la Plaza Murillo terminaron siendo una especie de farsa que podría haber derivado en tragedia, en un clima político crecientemente deteriorado por las disputas en el interior del Movimiento al Socialismo (MAS), hoy fracturado en dos alas: evistas y arcistas. En la tarde del miércoles 26 de junio el comandante general del Ejército, Juan José Zúñiga -quien había sido destituido el martes en la noche pero se negaba a reconocer la decisión presidencial- ocupó esa emblemática plaza con tanquetas. Utilizó incluso una de ellas para abrir por la fuerza la puerta del Palacio Quemado, la antigua sede del gobierno hoy compartida con la aledaña Casa Grande del Pueblo. La confusión sobre las intenciones y las estrategias en juego reinó durante casi toda la asonada, mientras varios ministros colocaban muebles para evitar el ingreso de los uniformados.

La tensión había ido escalando luego de que el general Zúñiga se refiriera a la imposibilidad del ex-presidente Evo Morales de volver a presentarse a las elecciones presidenciales y respondiera a varias de sus acusaciones tildándolo de «mitómano». En una entrevista con el programa local No Mentirás del 24 de junio, el jefe castrense dijo que «legalmente Evo Morales está inhabilitado. La CPE [Constitución Política del Estado] dice que no puede ser más de dos gestiones, y el señor fue reelegido. El Ejército y las Fuerzas Armadas tienen la misión de hacer respetar y cumplir la CPE. Ese señor no puede volver a ser presidente de este país». 

Zúñiga se refería a un polémico fallo del Tribunal Constitucional Plurinacional (TCP) que, en una sentencia sobre otra cuestión, incluyó una forzada interpretación de la Constitución de 2009 que dejaría afuera de la carrera presidencial al tres veces presidente. La Constitución señala que solo son posibles dos mandatos consecutivos, pero el tribunal «interpretó» que son dos en total -consecutivos o no-, lo que fue presentado por Morales como un intento de proscripción política por parte de la «derecha endógena», en el marco de lo que denominó un «plan negro» para sacarlo del juego político, orquestado, según él, por los ministros de Justicia, Iván Lima, y de Gobierno, Eduardo del Castillo. (…)

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