🇭🇹 Haïti face à la violence des gangs (entretiens avec Frédéric Thomas et Jean-Marie Théodat / reportage / France 24)


Après des mois d’attente, un premier contingent de 400 policiers kényans est arrivé mardi 25 juin à Port-au-Prince, dans le cadre d’une mission internationale visant à rétablir la sécurité en Haïti, un déploiement présenté comme « une opportunité unique » pour ce pays ravagé par la violence des gangs. Selon les Nations unies, au moins 1 500 personnes ont été tuées dans ces violences depuis le début de l’année.

Photo : CETRI / RNW.org CC https://link.infini.fr/A-20yv6b)

Policiers kényans en Haïti : “Il n’y a pas de feuille de route ni de stratégie opérationnelle” (entretien avec Frédéric Thomas / CETRI)

Plus de précisions avec Frédéric Thomas, Docteur en science politique, chargé d’étude au CETRI (Centre tricontinental).

Émission de France 24

Jean-Marie Théodat : “Tout le monde considère Haïti comme un trou noir dont on ne sort pas vivant”

Un premier contingent de policiers kényans, destiné à diriger une force multinationale de soutien à la sécurité d’Haïti, est arrivé à Port-au-Prince, capitale d’Haïti, contrôlée à 80% par les gangs. Objectif : venir à bout des bandes criminelles qui terrorisent la population et sèment le chaos. Un espoir pour beaucoup, alors que la situation sécuritaire est extrême et que la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver. L’écrivain et géographe haïtien Jean-Marie Théodat était l’Invité d'”Au Cœur de l’Info”.

Entretien avec Jean-Marie Théodat (France 24)

Haïti face à la violence des gangs : “Ces gangs sont des entreprises criminelles”

Un premier groupe de 400 policiers kényans a quitté Nairobi lundi 24 juin pour participer à une mission internationale visant à rétablir la sécurité en Haïti, en proie à la violence des gangs. Romeo Langlois, grand reporter à France 24, s’est rendu en Haïti durant deux semaines en mai. Il a pu approcher des gangs et observer leur manière de fonctionner.

Reportage de France 24

Les violences en Haïti ont provoqué le déplacement d’environ 300 000 enfants

L’Unicef s’alarme du déplacement, en Haïti, de quelque 300 000 enfants, soit plus de la moitié des 600 000 personnes forcées de fuir leur résidence habituelle en raison de la violence des gangs. Beaucoup de ces enfants sont par ailleurs soumis à des agressions sexuelles, à l’exploitation et à des abus.

Enfants dans un foyer de Port-au-Prince, juin 2024. © Ricardo Arduengo, Reuters

Le nombre d’enfants déplacés par la violence des gangs en Haïti a augmenté de 60 % depuis mars, soit l’équivalent d’un “enfant par minute”, a averti l’Unicef lundi 1er juillet, estimant à 300 000 le nombre d’enfants concernés.

Les enfants déplacés représentent plus de la moitié des 600 000 personnes qui ont été forcées de fuir leur résidence habituelle en raison de la violence endémique qui sévit dans le pays, en particulier dans la capitale Port-au-Prince, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

“La catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux a un effet dévastateur sur les enfants. Les enfants déplacés ont désespérément besoin d’un environnement sûr et protecteur, ainsi que d’un soutien et d’un financement accrus de la part de la communauté internationale”, a déclaré la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, dans un communiqué.

Les enfants et les adolescents sont doublement victimes de la violence : en plus d’être contraints de se déplacer, souvent sans leur famille, d’abandonner l’école et, dans de nombreux cas, de ne pas bénéficier des conditions minimales de survie, ils sont soumis à des agressions sexuelles, à l’exploitation et à des abus.

Les enfants rejoignent ainsi de plus en plus souvent les groupes armés qui sèment la terreur dans un pays où 90 % de la population vit dans la pauvreté et où trois millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire, souligne l’Unicef. (…)

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