🇦🇷 Argentine : le Sénat valide les réformes ultralibérales de Milei (Libération/ AFP)


La réforme de l’État par le président argentin ultralibéral a franchi une étape clé mercredi 12 juin au Sénat, qui a approuvé son projet contesté et révisé. De nouvelles émeutes ont éclaté en marge des discussions, avec une dizaine de blessés.

Devant le Congrès argentin à Buenos Aires, mercredi. (Rodrigo Abd/AP)

Une journée d’émeutes n’aura pas fait virer de bord les Sénateurs argentins. La nouvelle version de la très contestée réforme de l’État, menée par le président ultralibéral Javier Milei, a franchi une étape clef, mercredi 12 juin au soir : la chambre haute du pays a donné son feu vert au texte. Et ce malgré les violences qui ont éclaté dans le même temps dans la journée. Le texte doit être approuvé définitivement ce jeudi matin après quelques modifications à la marge. La Chambre des députés devra ensuite se prononcer sur son adoption définitive.

Les discussions des sénateurs sur ce vaste et polémique train de réformes dérégulatrices avaient débuté le matin même. En parallèle, des affrontements ont éclaté à Buenos Aires entre forces de l’ordre et manifestants anti-Milei. Ils ont commencé lorsque les manifestants ont tenté de déborder le cordon de sécurité qui entourait la Chambre des députés. «Nous ne pouvons pas croire qu’en Argentine, nous discutons d’une loi qui nous ramènera cent ans en arrière», a résumé l’un d’eux. Deux aspects surtout génèrent des résistances : l’étendue de privatisations d’entreprises et la délégation de pouvoirs accrus à l’exécutif, pour une période limitée, au nom de «l’urgence économique».

Des manifestants ont incendié des voitures, jeté des projectiles ; la police a riposté par des tirs tendus de balles en caoutchouc et des lances d’eau. Sept personnes, dont cinq députés d’opposition, aspergées de gaz lacrymogènes, ont été soignées à l’hôpital, selon le ministère de la Santé. Des dizaines d’autres personnes ont été prises en charge sur place, après avoir inhalé les fumées. Au moins dix personnes ont été arrêtées et neuf policiers blessés, a pour sa part rapporté le porte-parole du ministère de la Sécurité.

La présidence argentine a dénoncé «les groupes terroristes qui, à l’aide de bâtons, de pierres et même de grenades, ont tenté de perpétrer un coup d’État», alors que manifestations et violences éclatent depuis décembre, début des discussions du texte. Il faut dire que le gouvernement tient à sa réforme d’ampleur, dite «omnibus : d’abord rejetée dans sa forme originale de 600 articles, elle a été adoptée en avril avec des changements majeurs en 238 articles par les députés. Parmi les concessions : le nombre des privatisations, passées d’une quarantaine dans la version initiale à moins de 10 – celle de la compagnie aérienne publique Aerolineas Argentinas. est toujours sur la table.

À noter que le projet de flexibilisation du marché du travail a aussi été débattu par les sénateurs. Une réforme fiscale, initialement partie de la loi omnibus, a été dissociée pour être discutée à part, dans la même session.De telles réformes, en particulier du travail, «ramènent au siècle dernier lorsque l’employé n’avait aucun droit», a dénoncé le sénateur d’opposition Mariano Recalde. (…)

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