🇧🇷 Bétonner les plages, le projet désastreux de l’extrême droite brésilienne (Raphaël Bernard / Reporterre)


Porté par le fils de Bolsonaro, l’ex-président d’extrême droite, un projet de révision constitutionnelle compte « privatiser » une partie du littoral brésilien. Avec de graves conséquences sociales et environnementales.

Ipanema. Un projet de révision constitutionnelle compte confier une partie des zones du littoral aux autorités locales et au secteur privé. – Flickr / CC BY 2.0 / Leandro Neumann Ciuffo

Copacabana, Ipanema, Leblon… Les plages brésiliennes font rêver les touristes, mais aussi l’extrême droite locale, biberonnée au néolibéralisme. Dernière idée en date : un projet d’amendement de la Constitution (PEC) qui permettrait de céder des parties des zones proches des plages à des mairies, des États régionaux… ou à des acteurs privés. L’État est aujourd’hui propriétaire des 7 500 kilomètres de littoral brésilien. En première ligne pour promouvoir l’idée, Flávio Bolsonaro, sénateur et fils de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, au pouvoir de 2018 à 2022. 

Ce projet a suscité l’ire de nombreux Brésiliens et Brésiliennes, qui se dressent contre cette possible privatisation des plages. Plus précisément, le projet ne concerne pas le bord de mer à proprement parler, mais des « terrains marins », une bande de terrain de 33 mètres de large, commençant à partir de 30 m de distance de l’océan. Des bâtiments y sont déjà présents par endroits, moyennant le paiement de taxes dans le cas des constructions privées. Le bord de mer, resterait, lui, aux mains de l’État, précise le site — plutôt marqué à droite — Poder360, qui n’hésite pas à qualifier la formule de « privatisation des plages » d’« erronée »

Pour les opposants, le risque que de grandes constructions surgissent et bloquent de fait l’accès à la mer est bien réel. Les cas de résidences ou hôtels de luxe s’arrogeant de fait « leurs » plages privées sont déjà nombreux, notamment dans la région de Rio de Janeiro, pointe Licio Monteiro, professeur de géographie à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ). Parfaitement conscients de l’illégalité de la situation, les propriétaires font traîner les procédures en justice, explique-t-il dans les colonnes du journal de gauche Brasil de Fato. Pour rassurer les Brésiliens, Flávio Bolsonaro a ajouté au texte initial une garantie d’accès à la mer.

L’idée portée par le camp Bolsonaro, déjà bien connu pour avoir toléré voire encouragé la déforestation en Amazonie, charrie son lot de conséquences inquiétantes sur le plan environnemental. (…)

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