🇧🇷 Brésil: manifestations contre un texte visant à criminaliser l’avortement même issu d’un viol (RFI / AFP)


Ce jeudi 13 juin, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du Brésil contre un texte examiné au Congrès qui prévoit de criminaliser l’avortement et d’appliquer des peines allant jusqu’à vingt ans de prison, même lorsque la grossesse résulte d’un viol.

Manifestation à São Paulo. Photo Nelson Almeida, AFP

« Être une fille, ce n’est pas être une mère », ont scandé à Rio de Janeiro, mais aussi dans d’autres villes, des manifestants opposés à un texte qui prévoit de criminaliser l’avortement, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias. Le texte, en cours d’examen à la Chambre des députés, est défendu par des députés évangéliques. Il prévoit de qualifier d’« homicide simple » tout avortement pratiqué après vingt-deux semaines de grossesse, même lorsque celle-ci résulte d’un viol. Il prévoit également de punir l’avortement d’une peine d’emprisonnement de six à vingt ans lorsqu’il est pratiqué après vingt-deux semaines de grossesse. C’est le double de la peine encourue par un violeur au Brésil.

Les députés « défendent le droit du fœtus, mais ne défendent pas le droit d’une fille à refuser de porter une grossesse issue d’un viol », a fustigé Vivian Nigri qui est venue gonfler les rangs de la manifestation à Rio de Janeiro. Au Brésil, l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol, de risque pour la mère ou de problèmes avec le fœtus. La législation brésilienne ne prévoit en outre aucun délai de prescription lorsque la grossesse est issue d’un viol. En dehors de ces exceptions, l’avortement est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison.   

Sous la pression des députés conservateurs, le texte a été envoyé directement à la Chambre des députés, mercredi 12 juin, sans avoir été débattu en commission, déclenchant l’inquiétude du camp progressiste. Aucune date n’a été encore fixée pour le vote de ce texte par les députés brésiliens. S’il est adopté par le Congrès brésilien, le texte affectera en particulier les femmes victimes de viol qui ont souvent des difficultés à parler ou ne détectent que tardivement des signes de grossesse. (…)

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